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Mission humanitaire à Dangbo

25 mars 2012

L’alimentation

Ici, j’aime beaucoup la nourriture locale, c’est pour cette raison que j’ai voulu savoir la préparer. Olive m’apprend quelques recettes au fur et à mesure. J’ai donc appris à faire la pâte, la technique n’est pas difficile surtout que je prépare pour une personne donc ce n’est pas trop dur à remuer, le plus difficile est de trouver la bonne quantité de farine à mettre. Pas de balance, pas de mesure précise, comme ils ne font jamais pour un ils ne savent pas trop me dire, ils voient ça à la consistance de la pâte, donc difficile pour moi de maitriser cela…

Sinon j’ai appris à faire la sauce avec les apprenties du centre de formation. Il faut écraser tous les ingrédients, oignon, tomate, piment. Ce n’est pas très compliqué à faire mais il faut du temps devant soit pour tout écraser…

Bref maintenant je sais faire la pâte et la sauce… Prochainement j’apprendrais la pâte rouge (pâte assaisonnée) et après il ya différentes sauces à apprendre à voir celle que je préfère et celle qui n’est pas trop compliquée ! Je vais m’entrainer à bien cuisiner pour vous faire un bon repas en rentrant !! J’ai hâte de partager cela avec vous…

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25 mars 2012

L’évangélisation

Du 26 au 29 janvier nous avons eu l’évangélisation à Dangbo. J’y suis allée le vendredi soir car en rentrant de Cotonou j‘ai vu qu’il y avait une manifestation. Mais avec Eric, nous sommes arrivés à la fin, certaines personnes dansaient encore mais c’était fini. Le lendemain j’y suis retournée avec Blandine, une apprentie du centre de formation en couture. C’était très intéressant, elle m’a traduit ce qu’ils disaient dans les chants. On a chanté, dansé, ils disaient en gros « Jésus vient dans nos cœurs, Jésus est le roi des rois, le tout puissant… » « Satan va-t-en… » Puis deux américains sont venus, on les appelle Elisabeth, et ils font des miracles. Ils font tout un discours, prières… pour que le miracle arrive… puis des gens viennent témoigner des miracles réalisés aujourd’hui ou avant au cours de cérémonies de ce genre. Par moment ça faisait un peu sectaire, Blandine me disait répète ce que je te traduis sinon ça ne va pas fonctionner… Bref un moment à vivre…
25 mars 2012

Le titre de séjour…

J’ai commencé les démarches en janvier, mon visa expirant le 28 janvier. Mon responsable s’en fichait un peu, en fait tant qu’on n’est pas dans l’urgence de se dire je n’ai plus de visas, il ne bougeait pas trop… Il a tardé à m’apporter les documents… Quand j’ai vu sur le formulaire tous les documents qu’il me fallait j’ai commencé à paniquer, vous me connaissez… J’ai réuni ce que j’avais et je suis allée au service de l’immigration (le lundi 23 janvier), là bas ils m’ont dit que mon certificat médical établi par l’ambassade de France n’était pas bon et qu’il fallait retourner à police nationale le faire, qu’il me manquait l’attestation de résidence, le certificat de résidence ne suffisant pas… et que si j’avais une lettre de l’évêque, les autres papiers du consulat, les cautions, attestations de travail… n’était plus nécessaire et que je paierais seulement 16 500FCFA à la place de plus de 55 000 FCFA. Alors je suis repartie. J’ai été faire le certificat médical, ce qui fut un moment intéressant. Pour établir le certificat il faut faire une analyse de sang pour faire les tests VIH et syphilis. Là ils m’ont emmené dans un labo du même style que les labo de SVT ou physique en collège, lycée et là ils ont pris mon bras fait un garrot, il a sortit une aiguille de seringue sans seringue en me disant « ah ils ont volé le reste, il y en a plus ! ». A ce moment je me suis demandé ce qu’il allait me faire… Puis j’ai lu sur son visage « ah merde j’ai oublié de me désinfecter les mains… » alors il l’a fait, il m’a désinfecté le bras et m’a piqué juste avec l’aiguille et a fait tomber mon sang dans un tube à essai comme ça… Ca aurait mérité une photo… Sur le moment je me suis dit mais qu’est ce que je fais ici, c’est quoi ce pays ??? Je suis ensuite allée voir un médecin qui m’a posé quelques questions qui a vu que les tests étaient négatifs et qui m’a fait le certificat médical. Résultat des courses, 5 000 FCFA pour le laboratoire et 10 000 FCFA pour le médecin.

Après cela je suis rentrée à Dangbo pour faire mon attestation de résidence auprès du chef du village que je connais grâce au travail d’étude de territoire pour le centre de formation professionnel. Là bas il m’a dit « vous pourrez le remplir ? » oui donc il a signé en me donnant le lettre à remplir… je pense qu’il ne sait pas écrire…

Ensuite j’ai attendu de recevoir la lettre de l’évêque que j’avais lancée le week end passé en donnant au curé une copie de mon passeport. Mais cette lettre je l’ai attendue… tous les jours j’allais à la paroisse pour qu’il me l’apporte mais non à chaque fois il n’était pas là, finalement il a fini par me dire qu’il était retenu quelque part et que le vicaire allait en refaire une… du coup je n’ai pu retourner à Cotonou que le vendredi 27 janvier. Mon dossier était complet et a été reçu par l’immigration, on m’a indiqué un délais d’un mois et demi. A ce moment précis j’ai été soulagée… mais je n’étais pas au bout de mes surprises…

Le jeudi 15 mars à 8h00, coup de téléphone ! Le service de l’immigration. « Il y a un problème avec votre dossier, je ne vous en dit pas plus, il faut venir nous voir rapidement ». Sur le moment je ne savais pas quoi faire, puis après réflexion je suis partie en début d’après midi pour Cotonou. Au service de l’immigration on me dit que le problème c’est mon statut, je suis volontaire ou missionnaire catholique ? Il faut que j’aille m’expliquer au mec qui doit signer mon dossier. Mais je n’ai pas réussi à le voir il était barré je ne sais où, il avait sans doute quitté son poste avant la fin de la journée… Et moi en plus, je ne sais pour qu’elle raison, j’ai tourné de l’œil… Je ne pouvais pas rester à Cotonou pour y retourner le lendemain car le vendredi j’avais une réunion en mairie a 8h sur le projet agricole et Emile ne pouvais y aller sa maman ayant été hospitalisée dans la journée du jeudi vraiment en mauvaise santé. Bref je suis rentrée avec l’obligation de revenir le lundi…

Le lundi j’ai rencontré le fameux monsieur, zélé !!! Il m’a dit « je ne comprends pas vous dites être missionnaire catholique mais l’évêque met dans sa lettre que vous êtes volontaire laïc, ça met la confusion dans ma tête, vous voyez il suffit que je signe ici et votre dossier est débloqué mais il faut m’éclaircir pour que je signe ! » En fait le problème c’est que la faveur qu’ils m’offrent est normalement réservée aux religieuses et que c’est un accord passé entre fondacio, l’évêque et l’immigration pour que les volontaires en bénéficient. Mais ce monsieur là n’était visiblement pas au courant… Après discussion il m’a dit que se j’apportait les statuts de Fondacio montrant que c’est bien une association religieuse ça le rassurerait et il signerait mon dossier… Bref je n’étais pas quitte. J’ai été voir Emile qui m’a dit qu’il allait activer son oncle ancien responsable du service immigration pour voir ce qu’il faut faire… Bref ça sentait mauvais… je devais encore revenir le mercredi pour cela… Avant de partir j’ai été au centre de tri pour récupérer le coli des parents pour lequel je devais payer 2 800 FCFA de pénalité de retard car ils n’ont pas étaient fichu de me donner mon courrier dans les temps, un récépissé étant arrivé le 28 février dans la boite aux lettres !!! Là bas il était tard et le mec au guichet m’a dit sèchement : « nom prénom date signature et 1 000 F » Autrement dit pas de pénalité les 1 000 F sont obligatoires. Il me donne mon coli et me dit allez à la douane ! J’y vais pensant payer les pénalités à ce moment mais non la femme a ouvert le coli, fouillé et refermé et m’a laissé partir ! Merci mon Dieu ! Je pense qu’il a fait quelque chose pour moi en cette fin d’après midi car je suis retournée chez Emile et au moment de partir mon téléphone sonna : le service de l’immigration. « J’ai vu mon directeur, il connait votre association Fondacio, vous n’avez plus besoin d’apporter les documents, le litige est réglé ». Incroyable en l’espace de 30 minutes tous les problèmes se sont réglés… Je suis allée à l’immigration pour m’assurer que c’était bon, au guichet ils m’ont dit oui on a eu un appel, votre litige est réglé, il faut attendre un mois maintenant. Pour le moment c’est bon, mais quand j’avais rencontré le mec qui gérait mon dossier, il m’a dit que je devrais toujours avoir un visa en ce moment alors que ce n’est pas le cas… Je sens donc que je vais avoir des problèmes dans un mois… Prions ensemble pour que les choses passent comme ça…

Ce week end, j’étais avec Emile et on s’est fait arrêter par les gendarmes. Ils ont fouillé la voiture et ils ont demandé nos papiers ! Là Emile a dit « elles sont volontaires, elles sont avec moi, elles n’ont pas forcément leurs papier avec elles par sécurité… » Je sentais dans ses propos la crainte de mon irrégularité… Et effectivement moi je n’avais que la copie du passeport. Le gendarme a voulu voir quand même, Emile m’a dit tu as ton récépissé ? Non rien du tout mais j’avais la carte consulaire par chance dans mon porte monnaie… et c’est passé comme ça ! Emile m’a dit « ils n’y connaissent rien, tu leur donne la carte consulaire qui ne veut rien dire et c’est bon, ils ont vu qu’il y avait des blanches alors ils nous ont arrêté pour récupérer un peu d’argent, c’est tout… ». Bref situation réglée… Ne vous inquiétez pas, tout ira bien, j’en suis sûre et si ce n’est pas le cas j’ai les contacts qu’il faut pour m’en sortir… et au pire que me feront-ils ? Ils me demanderont beaucoup d’argent c’est tout…

25 mars 2012

L’info béninoise.

Je ne suis pas trop l’actualité, ni française, ni béninoise… c’est un tord je sais. Mais je connais quand même l’information qui fait beaucoup de polémique ici, c’est la grève des enseignants, toujours et encore… Le gouvernement après de nombreuses négociations en a eu ras le bol et a menacé les enseignants de ne pas payer leurs heures de grève (ce qui me parait plus que normal !!) mais surtout de licencier ceux qui ont été recrutés sans diplôme. Il leur a laissé 72h pour prendre leur décision, les professeurs devaient donc reprendre les cours lundi dernier, ce qu’ils ont fait les menaces étant trop fortes… Enfin quand je dis qu’ils ont repris ce n’est pas vrai, certes ils vont à leur poste, ils s’assoient à leur bureau et dans la classe c’est la troisième guerre mondiale ! Ils ne font absolument pas cours, ils ne font qu’acte de présence… Le gouvernement le sait inévitablement, du coup je crois qu’il a dit qu’il ne paierait pas les heures de grèves, le conflit reprend donc encore plus fortement. Je ne sais pas trop où ça en est… mais une chose est sûre si début avril en allant chercher leurs salaires à la perception les enseignants se rendent compte que l’état ne rigolait pas alors ce sera le chaos dans ce pays, je vous en assure ! Pour le moment les examens sont maintenus mais si on voit ça en avril alors je pense que l’année sera blanche, tout le monde arrête de travailler et on reprend en octobre prochain pour refaire cette année… Je vous tiendrai donc au courant de la suite des évènements… En attendant je travaille toujours avec les enfants de la maitresse pour le BEPC, il regarde attentivement quel professeur fait cours et lequel est encore en grève pour rester avec moi pour les cours qui ne sont pas utiles… On optimise le temps qu’il reste…
12 mars 2012

L’école maternelle.

Continuons dans l’enseignement… Mon école est privée alors pas de grève pour nous ! Par contre on ne peut plus bénéficier des Unités Pédagogiques avec la grève du public, c’est bien dommage car ça nous apprenait comment faire cours ! Je n’en ai fait qu’une seule depuis que je suis arrivée. Bon il faut faire sans… C’est donc la Grande Maitresse qui m’a appris que les maitresses de l’école ne faisaient pas leur travail, qu’elles devaient me rendre des fiches de déroulement de leurs activités, qu’elles devaient tenir un planning détaillé, un cahier d’appel… Elle a également précisé que les inspections allaient bientôt commencer et que ce serait mieux si on faisait bien notre travail ! J’ai donc parlé de tout ça avec les maitresses, je me suis renseignée auprès de la Maitresse Gloria à la maison qui m’a montré tout ce qu’elle faisait… Résultat y a du boulot à faire à la Miséricorde !!! J’ai programmé une journée d’école avec Maitresse Gloria pour voir comment elle faisait avec les enfants car à l’entendre ça parait bien différent de ce qui est fait à la Miséricorde… Mais avec les grèves, c’est annulé… J’espère qu’on pourra prochainement reprogrammer ça. En attendant, j’ai profité des vacances de détente (février) pour réaménager les salles de classe. Les coins de jeux sont mieux disposé plus prêt pour que les enfants puissent y jouer. J’ai acheté les cordes pour mettre en service la balançoire. J’ai bien travaillé avec les maitresses pour qu’elles fassent leurs fiches. Maintenant il reste à les améliorer au niveau du contenu mais aussi au niveau du français. Parfois les phrases ne veulent rien dire… L’objectif pour moi vis-à-vis de ce projet c’est de réussir à programmer toute l’année prochaine en activité, avec les fiches… de façon à ce que tout soit préparé pour l’année prochaine et que le volontaire qui me succèdera n’ait plus qu’à aider les maitresses dans la mise en place des activités car avec 40 élèves par classe ce n’est pas simple tous les jours surtout que les enfants sont très petits. A côté de ça par contre il y a toujours le côté financier qui me prend un peu la tête, c’est toujours pareil, rechercher l’argent pour pouvoir payer les factures, les maigres salaires… Emile est un peu à cours d’argent en ce moment car il fait construire une nouvelle école du côté de Calavi qui devrait ouvrir ses portes en tant que garderie mi-mars. Du coup nous attendons avec impatience les dons que Fondacio est sensé nous faire parvenir mais pour lesquels il fait de la rétention… Vraiment, je commence à être très critique envers Fondacio qui dit aider la population par ses projets alors qu’en réalité il finit par mettre en difficulté la population car on ne peut pas payer comme il se doit les employés des projets. Sans cela, les maitresses travailleraient ailleurs et seraient payées en temps et davantage que ce que je leur donne. Aujourd’hui je trouve que Fondacio a réussi à mettre au moins deux familles avec enfants dans de graves difficultés financières… et je trouve cela inadmissible.
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12 mars 2012

Les grèves de l’enseignement.

Depuis la fin janvier, je ne me souviens plus exactement de la date, les grèves ont commencé. Un droit de grève très spécial. Je vous explique : ici la grève peut être interminable, ils sont payés et c’est obligatoire de la faire. Autrement dit, depuis janvier les cours primaires ne font cours que le lundi et le vendredi car les mardis, mercredis et jeudis les enseignants sont en grève. Et c’est obligatoire, on menace ceux qui tentent de faire cours. Au début les vacataires, les personnes préparant le diplôme de l’enseignement et les collèges n’étaient pas concernés puis progressivement c’est tout le monde qui a été obligé de faire grève. Aujourd’hui seuls les établissements privés font cours et ce depuis 2 mois déjà. Je trouve que ce droit de grève n’est vraiment pas bon car cela fait régresser clairement leur jeunesse béninoise qui ne va plus à l’école et franchement les négociations n’aboutissent pas : les enseignants demandent à être davantage payés comme les autres branches de métier qui ont été augmentés il y a peu ( en gros je crois que c’est ça). Ce que je trouve lamentable c’est que les enseignants soient payés à rien faire !! Enfin ils ne sont pas tous payés, les pauvres vacataires peuvent s’asseoir sur leur salaire puisqu’ils sont payés au nombre d’heures exercées et qu’en ne travaillant que le lundi et le vendredi (enfin c’est passé à lundi mardi mercredi jeudi de grève et seulement le vendredi travaillé) leur salaire est vraiment minable au bout du compte. Dans la famille où je suis tout le monde est dans l’enseignement, nous avons donc la Maman directrice d’école qui fait bien grève, la Maitresse Gloria qui prépare le diplôme, qui a donc travaillé pendant un temps mais qui a du arrêter sous le poids des menaces, les fils de la famille Hervé et Ghyslain qui sont vacataires et qui sont vraiment perdant financièrement et qui  se font donc du souci au quotidien…

Bref je ne sais pas si ces grèves vont s’arrêter un jour, on parle de faire une année blanche, c'est-à-dire sans examen, au bout de 3 mois de grèves, ça approche… Perdre une année comme ça pour les étudiants à cause de prof qui font grèves, franchement personnellement ça me révolterait !! Certaines personnes disent que l’année ne sera pas blanche mais qu’il est certain que l’année ne se terminera pas en mai mais plutôt fin juillet avec les examens en août. Ca parait étonnant mais quand on voit que la rentrée universitaire devant avoir lieue en décembre 2011, devrait avoir lieue le 9 avril 2012 (le lundi de pâques mais tans pis pour le jour férié…) car ils ont pris du retard l’année passée (les résultats d’examen sont parus début février plus les rattrapages…) pour je ne sais quelle raison, on ne s’étonne plus de rien. Ce que je retiens de ce pays c’est qu’on fait un peu ce qu’on veut, les jours fériés arrivent du jour au lendemain, les enseignants sont payés à rien faire, les rentrées ne se déroulent que quand ils sont prêts… Quelle anarchie !! Pensez-vous que l’on verra ça en France un jour ? Certainement pas… et en tout cas je ne l’espère pas…

12 mars 2012

Les cours de préparation au BEPC.

Depuis le 19 février, je donne des cours aux enfants de la maîtresse Madeleine qui se présentent au BEPC cette année. Ils sont trois, le garçon le passe pour la troisième fois tandis que les filles s’y présentent pour la première fois. Le BEPC ici ce sont toutes les matières enseignées et pas seulement le français les maths et l’histoire géo. Le programme est donc vaste. Et en étudiant leurs cours, je me suis aperçu qu’ils apprennent des choses que nous, nous avons apprises en lycée notamment en physique chimie où clairement c’est le programme de seconde qui est étudié. Sont-ils prêt pour intégrer ces notions à cet âge ? C’est ce que je me demande… Par ailleurs, leurs cours ne ressemblent à rien. En fait on leur donne des exemples et ils doivent en déduire le cours, faire des recherches… Cela s’appelle le nouveau programme et c’est vraiment navrant, même les béninois le disent… L’école est gratuite enfin c’est relatif, il faut avoir le kaki (c’est l’uniforme) + les fournitures + des cahiers d’activité qui ne sont pas donné (les enfants ne les ont pas faute de moyens, ils se font donc parfois renvoyer des cours pour ça…) et pour avoir vraiment les cours, il faut aller au TD qui eux sont payants… bref comme Maitresse Madeleine a du mal à joindre les deux bouts il est évident que ses enfants ne peuvent pas suivre tout ça… Je fais donc office de maître d’étude, une bonne partie des enfants disposent de cela à la maison pour bien apprendre… J’ai commencé par un état des lieux de leur niveau et malheureusement ils ont vraiment beaucoup de difficultés. On a fait un peu de français, de la chimie et là nous sommes sur les maths. Mais en fait je ne fais pas le programme de troisième, pour le moment on reprend les bases de 6ème et ça a du mal à rentrer… Mais bon je ne perds pas espoir, ça va venir un jour… En tout cas tout ça me prend beaucoup de temps. Je prépare les cours le soir et je les vois presque tous les jours grâce à la grève. On travaille au moins 3h ensemble à chaque fois. Maintenant je rentre tard le soir, c’est la nuit qui nous fait arrêter le travail. Je pars de la bibliothèque vers 19h15, je rentre donc à 19h45, inutile de vous dire que la soirée passe très vite !!
12 mars 2012

L’alphabétisation.

Première chose qui me saute aux yeux quand je lis mon cahier c’est la gestion de l’alphabétisation qui est parfois compliqué. Il y a eu un moment de flottement en janvier où les apprenties ne venaient pas trop… Puis ça a bien repris.

Avec le groupe des filles qui ont été à l’école la gestion était trop compliqué au vu des niveaux qui sont trop différents. Je me suis rendue compte que les filles ne savent pas bien compter dans le sens ou après 99 ou 199… elles ne savent pas ce qui suit. Les raisonnements mathématiques sont compliqués. Par exemple ranger par ordre croissant ou décroissant c’est très compliqué, Pourquoi ? Parce que comme je disais elles ne savent pas bien compter… De même 100 + 30 + 4 elle n’arrive pas à calculer de tête, elles posent l’opération. Mais le problème c’est qu’il faut s’arrêter pour expliquer tout ça, et croyait moi ce n’est vraiment pas facile… et celles pour qui ces notions sont acquise n’évoluent pas et régresse. Il en est de même pour le français notamment la lecture. Certaines déchiffrent les mots ce qui énervent celles qui savent mieux lire… L’ambiance n’était pas bonne et ça ne faisait progresse personnes. Alors nous avons scindé le groupe en deux. Bienvenu le formateur en couture a pris le groupe des plus en difficultés pour reprendre les bases avec elles tandis que moi je m’occupe des autres. Nous travaillons la lecture : elles lisent mais ne comprennent pas un mot. On essaie de résumer à l’oral la signification de petits textes. Mais c’est compliqué. Comment dois-je faire ? Si vous avez des suggestions je suis preneuse car encore aujourd’hui je ne sais pas trop comment procéder pour les aider…

Concernant le groupe des jeunes qui n’ont jamais été à l’école, elles sont trois. Une en couture  (Ida) qui ne savait absolument rien même pas l’alphabet et les deux autres en coiffure qui semblaient connaitre l’alphabet et qui ne venaient pas régulièrement, ce qui m’a permis de travailler avec Ida. En janvier, j’étais trop contente d’Ida, elle connait bien l’alphabet, elle a bien progressé même si ça semblait vraiment trop difficile au début… comme quoi il ne faut pas perdre courage le déclique vient à un moment donné… Avec ce résultat je me suis dit que je n’avais pas travaillé pour rien ! Et en plus elle a bien gardé l’alphabet elle le connait encore aujourd’hui !! Mais la grande déception pour moi a été de voir que les deux apprenties en coiffure en fait ne connaissent pas bien l’alphabet, elles n’ont déjà appris donc elles mettaient en œuvre des techniques pour que je crois qu’elles le connaissaient bien. Du coup aujourd’hui, Ida est la plus forte du groupe, je suis un peu dégoutée car si elles avaient suivi les cours régulièrement on n’en serait pas là aujourd’hui et ça m’éviterait de devoir reprendre de tel cours qui sont assez pénibles à mettre en place… J’ai donc essayer de réapprendre l’alphabet aux filles, le problème c’est que c’est hyper compliqué car elles mélangent tout comme elles l’ont déjà appris alors qu’avec Ida c’était plus simple puisqu’elle ne connaissait rien du tout… Finalement Adjarath a bien réassimilé l’alphabet mais Flore impossible j’ai passé 2 fois 1h avec elle à essayer d’apprendre a, b, c, d en vain je dis « a » elle écrit « b »… Et elle semble s’en moquer en plus. A priori elle est bonne en coiffure mais pour les cours ça y est elle a décidé il y a quelques jours de laisser tomber… Je ne travaille donc plus qu’avec Ida et Adjarath. Nous sommes à la phase de la lecture. Ca a été laborieux : b+o ? elles répondent « da »… Mais à un moment donné le déclique est encore une fois arrivée… Dans la famille ils me disent : « Ne te décourage pas Noémie ! Tu sais quand les jeunes filles ont des enfants après elles n’arrivent plus à apprendre… L’accouchement fait perdre des neurones ! » Je fais comme si je n’entendais pas ça… Bref aujourd’hui elles commencent à lire des mots. Mais j’ai discuté avec Ida (grâce aux autres apprenties qui me traduisaient car elle ne parle pas du tout français) et en fait je vais changer un peu le programme pour lui apprendre à parler le français en même temps. Ca va être plus constructif.

12 mars 2012

Un retour mitigé…

Je vous l’accorde, j’avais dit que je recommençais le blog mais bon ce n’est pas simple, le temps me manque un peu même si je ne suis pas toujours très occupée… Il faut croire que j’ai moins besoin de partager ce que je vis ici… Et pourtant je crois qu’une des choses qui me manque le plus ici c’est la discussion, échanger sur la journée que j’ai passé le soir en rentrant à la maison… Mes préoccupations sont difficiles à partager avec les personnes qui m’entourent, la famille est sympa mais je n’ai pas d’oreilles attentives pour écouter ce que j’ai à dire de ma journée et ça, ça me manque. Même avec mon responsable de projet je n’arrive pas à partager ce que je ressens car quand je le vois c’est en coup de vent, il est toujours très pressé de repartir de Dangbo et ne me laisse jamais le temps de m’exprimer librement. J’aimerais qu’un jour il me dise alors Noémie comment ça va ? mais que ce ne soit pas ce comment ça va habituel de politesse mais qu’il est une réellement envie d’entendre ce que j’ai à dire… Ah l’écoute je la fait beaucoup autour de moi mais personne ne me l’offre… dur dur… Bon tout ça pour dire qu’il faudrait peut être que je reprenne ce blog ça me ferait sans doute du bien !! Au début je ne parlais presque pas avec la famille le soir j’avais donc du temps pour rédiger tout ça… Mais maintenant que je suis intégrée à la famille je suis tout le temps avec eux tantôt avec Papa Hervé, avec Maîtresse Gloria, avec Ghyslain, avec Lili et Olive et tantôt avec des personnes que je ne connais même pas et dont je ne me souviens pas… Enfin tous ces moments m’occupent largement, les soirées passent assez vite et quand je fais skype pendant un moment ils me disent « ba alors Noémie tu ne veux pas discuter avec nous ce soir ?! ». Alors voilà, ne m’en voulait pas trop de moins donner de mes nouvelles… Par un bon dimanche tranquille sans programme, je reprends donc un peu ce blog. Mon dernier article date du 15 janvier ça fait beaucoup de temps à rattraper… Je vais essayer de me souvenir de ce que j’ai fait. Je relis donc mon « cahier journal » comme ils disent ici. J’ai vraiment bien fait de tenir ça car quand je me relis je vois que mes préoccupations évoluent, que les projets changent… Je vais donc commencer par un point sur les projets.
30 janvier 2012

La fête de l’Ouémé : le 15 janvier.

Encore un week-end de fête… Cette fois c’est la fête de la région où j’habite. C’est l’occasion de valoriser la vallée qui est la plus riche après celle du Nil. Aujourd’hui elle est encore peu exploitée cette vallée, ce que j’ai du mal à comprendre… Mais ils veulent en faire quelque chose ! C’est déjà un bon point. Pour le moment il y a quand même quelques exploitations dont les produits étaient exposés pendant la fête mais ils pourraient en faire tellement plus !! Normalement avec les années, l’exploitation devrait grandir et la fête devenir beaucoup plus importante.

La fête en elle-même a duré du mercredi au dimanche avec plein de manifestations quotidiennement. Moi j’y suis allée le dimanche. Il y a eu une grande messe avec l’Evêque. Puis pique nique géant toutes les familles se sont installées et ont dégusté leur pique nique. Pour nous c’était riz au gras (tomate, saucisse) puis poisson akassa (pâte de mais fermentée) avec des sucreries (soda). Pendant ce temps plein de groupe de musique passaient entre les familles pour faire danser les gens et récolter de l’argent… C’est parfois un peu pénible cette coutume… comme nous sommes blanches toujours ils viennent nous voir pour que l’on donne de l’argent… J’ai rencontré au cours de cette journée les nièces à Emile, elles sont sympathiques, nous avons passé un bon moment.

Aussi pour ce genre de fête il faut avoir le costume… Du coup j’ai fait faire une robe dans la semaine avec le tissu de la fête. Le couturier voulait me faire une robe aux genoux mais les jeunes femmes du centre de formation m’ont dit que ce n’était pas bon qu’il fallait que ce soit à mi-mollet. Du coup j’ai demandé à ce qu’on me rallonge la robe. Et finalement les nièces à Emile avait les robes courtes… Je n’arrive vraiment pas à savoir ce qui est bon ou pas… Je pense que comme c’était la fête on peut se permettre d’être habillé un peu plus court mais en semaine il ne faut pas… Enfin je vais maintenir les robe longues au moins ça évite de se faire trop remarquer, déjà que je suis blanche… Enfin ça fait une tenue de plus de faite, un  lavage (parce que vu la poussière qu’il y avait il y en a bien besoin !!) et je vais pouvoir la remettre… Avec cette robe, les gens ici disent oh tu es vraiment une wemenou !!! C'est-à-dire wouha tu viens vraiment de la région de l’Ouémé !! C’est trop bien d’avoir une blanche parmi nous !!

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